Stanislas est un ami. L’un de ces amis infaillibles sur lequel on peut toujours compter. Une peine de cœur, un coup de blues, une phase de doute : Stan répond présent et répand généreusement ses conseils justes et avisés.Pourtant, ce jour fatidique où il passa prendre un verre chez moi, un soir, et s’assit sur mon canapé en s’exclamant : « C’est pas Feng-Shui chez toi ! », j’ai comme buggué. Moi qui aime me considérer comme la prêtresse du bon goût, si fière des objets étranges et des meubles rétros que je chine assidûment, je me suis sentie vexée. J’ai dû lui dire un truc du genre : « Ouais, t’es gentil, chéri, mais moi j’ai pas besoin de Standeladéco. »
Sur ce, nous changeâmes de sujet et passâmes une soirée aussi gaie et tendre qu’à l’accoutumée. Et puis, le soir, dans mon lit, la phrase de Stan tournait dans ma tête… Et s’il avait raison ? Et si j’avais moi aussi, besoin d’une intervention de Standeladéco ? Après mûre réflexion, je décidais de le laisser faire. Après tout, il me proposait d’optimiser mon intérieur pour une somme modique. Et puis mon Stanounet, roi de la chine, offrait aussi de me dégoter les cadres à moulures dorées dont j’avais toujours rêvé, sans parler d’un réagencement de ma salle de bain si bordélique que j’en pleurais, sous ma douche, chaque matin. Alors j’ai donné carte blanche à Stan. Banco, vas-y, je crois en toi.
Pendant la période préparatoire à la métamorphose de mon intérieur, Stan confirma sa réputation de parfait gentleman et d’ami à l’écoute. Usant assidûment de l’option « tchatt » de nos téléphones Blackberry, il me faisait part de ses trouvailles en live depuis les marchés aux puces. Usant de diplomatie, il a su me détourner subtilement des lubies anti feng-shui qui persistaient dans mon esprit tordu (« Stan ! Et une tête de lit en velours rouge avec un dessus de lit à carreaux ? - C’est non »), et tirer parti intelligemment de mes envies intempestives d’imprimés vintage (« Et la toile de Jouy, tu aimes la toile de Jouy ? - Oh oui ! Stan ! Je jouis ! »). Les jours passant, l’excitation de découvrir mon appartement relifté pris le pas sur l’angoisse initiale de voir mon petit univers chamboulé.
Vous ai-je déjà dit que Stan était un gentleman ? Soucieux de me ménager une vraie surprise, notre décorateur de choc profita d’une de mes journées de déplacement pour opérer le grand changement de mon deux-pièces. Une prouesse physique et technique dont je m’ébahis encore. En quelques heures, avec pour seuls alliés ses deux bras et sa super trousse à outils, Stan est parvenu à poser des étagères, accrocher des tableaux, ranger la salle de bain, déplacer mes meubles, poser ma tête de lit et les draps assortis, refaire le joint de ma cuisinière - car standelabricole aussi - sans parler des mille et un détails de décoration et des fleurs fraîches dans le vase sur la cheminée.
En rentrant chez moi, le soir à 23h, bouillonnante d’impatience, je découvrais mon appartement scintillant de dizaines de bougies. Attentionné comme jamais, Stan avait noté, au cours de nos conversations, que j’adorais les bougies, et m’en avait équipé d’une floppée, très simples et vanillées… Mon intérieur était métamorphosé. Tout semblait plus spacieux, plus rangé, plus raffiné. Mais le génie de Stan, c’est que je me sentais plus que jamais chez moi. C’était mon univers, ma personnalité, mais sublimé et ô combien « feng shuisé » par l’œil expert de mon ami. J’avoue, j’ai pleuré un peu. Comme dans D&co, quand Valérie Damido dévoile leur maison aux gens, sauf que moi c’était de joie.
Au fil des semaines, j’ai goûté les mille et un plaisirs de mon nouveau chez-moi : l’espace maquillage, sorti du néant, avec mon si mignon tabouret tam-tam punkifié, mes petits paniers de salle de bain qui me permettent de tout trouver et de tout ranger en un clin d’œil, l’agencement de mon salon où je reçois plus que jamais. J’aime mon appart encore plus qu’avant. Et Stan aussi.
De l’amour, beaucoup d’amour, c’est ça, l’esprit Standeladéco.















